LES CHRONIQUES DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE

SEPTEMBRE 1939 OFFENSIVE DE LA SARRE

Sur la base de la convention militaire de 1936, le général Gamelin, commandant en chef des forces armées terrestres déclencha une opération sur le front ouest, dans la région sarroise, enfin de soulager l’armée polonaise. Si, au départ il avait été étudié la possibilité d’aider les polonais par des bombardements alliés sur les troupes allemandes engagées en Pologne, cette stratégie avait été vite écartée. Dans l’idée de Gamelin, la Pologne avait déjà perdu la bataille, mais il était certain qu’à l’issue de la guerre, qui allait être longue et coûteuse en hommes et matériels, elle renaîtrait. Aussi, jugeait-il inutile de mener une offensive qui pourrait provoquer des dégâts importants dans les rangs de l’armée française.

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Soldat français du 151e régiment d'infanterie de la 42e division d'infanterie dans le village allemand de Lauterbach le 9 septembre 1939.

En même temps, il fallait faire un geste vis-à-vis de la Pologne, en raison de l’opinion publique qui ne comprendrait pas l’attentisme des Alliés. C’est pourquoi les responsables militaires français décidèrent de lancer une offensive en Sarre dans la zone située entre la ligne Maginot et la ligne Siegfried avec arrêt devant cette dernière. Mais rien n’était prêt pour cette offensive et Gamelin donna l’ordre d’aller le plus vite possible par crainte qu’à leur retour de Pologne, les forces allemandes contre-attaquent par le Luxembourg, voire par les Pays-Bas et la Belgique. Menée par le 2e groupe d’armée, l’opération devait aboutir à une sorte de rectification du front, pour résorber deux saillants, celui de la Warnrdt et celui de Blies.

Partant de la zone française, en avant de la ligne Maginot, les unités s’ébranlèrent dans la nuit du 5 au 6 septembre et avancèrent dans la partie que l’ennemi avait évacuée et piégée, perdant des hommes victimes de mines. Le 8 septembre, la 3e division de cavalerie reçut la mission de couvrir l’ouest du flanc gauche de la 3e armée entre la Moselle et la Nied. La forêt de la Warndt fut prise par la 42e division d’infanterie tandis que la 4e armée occupait les villages de Carlsbrunn, Saint-Nicolas, et que la 3e prenait Biringen. Le 9 se déroulèrent divers combats d’infanterie où canons et mitrailleuses entrèrent en action. Les Français passèrent la Sarre à Welferding. Des chars R-35 du 20e bataillon de chars de combat progressèrent au nord de Bliesbrück : 4 sautèrent sur des mines. Le lendemain, les Allemands contre-attaquèrent, s’emparant du village d’Apach que les Français reprirent le soir. Le 32e régiment d’infanterie conquit la localité allemande de Brenschelbach. Le 11, le 32e régiment d’infanterie perdit encore treize hommes. Au soir du 12 septembre, le 2e groupe d’armée s’empara de plusieurs villages allemands.

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Des R-35 du 5e BCC dans la forêt de Warndt.

Ne voulant pas couper l’armée française de ses bases arrières, le général Gamelin fit stopper l’offensive qui avait permis de conquérir un territoire de 25 km de long à 8 km de large. À Abbeville, dans la Somme, se tint la première réunion du Conseil suprême de guerre allié réunissant Daladier, président du Conseil, Chamberlain Premier ministre britannique, l’amiral Chatfield, le général Ismay; la décision du général Gamelin de ne pas attaquer à l’ouest fut approuvée.Le 17 septembre, l’URSS entra à son tour en Pologne, Varsovie capitula le 27 et le 29, un traité germano-soviétique entérinait le partage de la Pologne entre ces deux puissances. Le 30 la 3e armée française avança encore près d’Uberherrn avant que le général Georges, chef des 1er et 2e groupes d’armées Nord-Est. Prît la décision de replier de nuit les unités des 3e, 4e, et 5e armées derrière la ligne Maginot pour le 4 octobre. En effet la crainte du commandement français était de voir surgir des chars ennemis, voire l’aviation, ce qui l’aurait obligé à mettre des moyens plus importants et faisait courir le risque de perdre du matériel, notamment des avions domaine dans lequel la France, alors en retard, espérait se remettre à niveau au printemps 1940. Enfin, le commandement ne voulait pas donner l’impression d’une retraite précipitée, ce qui aurait fait le plus mauvais effet sur l’opinion. En cours de décrochage, les dernière petites unités françaises subirent des contre-attaques ennemies.

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Des soldats de la 42e DI à Lauterbach, dans la Sarre, le 9 septembre 1939.

À la mi-octobre l’opération en Sarre était terminée. Environ 2000 soldats français y avaient été tués ou blessés.



14/12/2013
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