LES CHRONIQUES DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE

LA BATAILLE D’EL ALAMEIN

Alors que les Allemands subissent des revers sur le front de l’Est, la bataille d’El Alamein remportée par l’Anglais Montgomery, qui se déroule à partir de juillet 1942 à la frontière égyptienne, marque le début du reflux des troupes de l’Afrika Korps du maréchal Rommel.

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Le maréchal Rommel et son état-major

Le 21 juillet 1942, Winston Churchill, alors en visite aux États-Unis, apprend la nouvelle de la chute de Tobrouk. Il est d’autant plus affligé que cette défaite, qu’il qualifie de désastreuse, revêt à ses yeux une grande importance symbolique. L’année précédente, la forteresse avait tenu en échec les forces de l’Axe sur le seule front terrestre où les Britanniques s’opposaient directement aux Allemands. La reddition de Tobrouk constitue donc le point culminant des combats qui ont débuté le 26 mai et se sont déroulés jusqu’au 11 juin sur les positions alliées qui constituaient la position de Gazala. Les combats ont été très dures, les pertes particulièrement importantes des deux côtés. Après avoir été mises en difficulté, les forces germano-italiennes commandée par le général Rommel ont malgré tout réussi la percée et désorganisé les forces alliées.

La rapide chute de Tobrouk s’explique alors par une manœuvre audacieuse, conduite par le général Rommel, qui dépasse la forteresse pour faire croire aux Britanniques qu'il court à la frontière à la poursuite des forces alliées, avant de se retourner vers le port. Celui-ci, d’une grande importance stratégique, ne peut opposer une véritable résistance du fait de la désorganisation qui y règne. La poursuite des forces alliées continue alors, à peine freinée à Marsa Matrouh, et les forces de la Panzer Armee Afrika passe la frontière égyptienne et atteignent El Alamein le 30 juin 1942. Rommel, promu Generalfeldmarschall par Hitler, comptant sur la dynamique de la victoire, la désorganisation et la démoralisation de l’adversaire, attaque le 1er juillet.

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Progression des blindés de la 15 Panzerdivision de l’Afrika Korps

Mais ses forces ont subi une usure considérable et il ne possède plus que 44 chars allemands et 13 chars italiens face aux Britanniques qui en alignent plus de cent. Le 4 juillet, l’offensive marquant le pas et les pertes devenant lourdes, Rommel se met sur la défensive. Les forces de l’Axe reçoivent des renforts et disposent de 50 chars et d’environ 2000 fantassins allemands ainsi que 54 chars italiens et 4000 fantassins italiens. Pour leur part, les Britanniques comptent plus de 200 chars. Dans la nuit du 8 au 9 juillet 1942, Rommel lance à nouveau ses forces à l’attaque, les Britanniques contre-attaquent. Les pertes sont à nouveau lourdes des deux côtés et le général Auchinleck, qui commande les forces britanniques décide d’arrêter les combats. Il a réussit à bloquer l’avance de l’Axe qui paraissait irrésistible. Les deux adversaires s’enterrent, se réorganisent et reçoivent des renforts. Cependant la balance penche du côté allié. En effet, les renforts sont plus nombreux et de nouveaux armements plus puissants, en particulier les chars d’origine américaine, Grant puis Sherman, permettent de rétablir l’équilibre technique. Enfin les lignes de ravitaillement alliées sont plus courtes et plus sûres. De plus, les forces de l’Axe subissent de plein fouet les effets de l’activité des forces navales basées à Malte, qui font payer un lourd tribut à chaque convoi italien. La décision stratégique d’exploiter les défaites des britanniques en les poursuivant jusqu’en Égypte, vers le Nil, a détourné les moyens qui auraient pu être mis en jeu pour attaquer Malte.

Cette décision conforme à la vision de Rommel, a provoqué de fortes dissensions au sein des structures de commandement de l’Axe, de ce fait, les effectifs sont loin d’atteindre la norme et le ravitaillement, surtout en carburant, est très insuffisant, D’autre part, si certains chars allemands de type PzKfW-III et PzKfW-IV des modèles plus récents soutiennent aisément la comparaison, voire surclassent leur adversaires, ce n’est pas le cas des chars allemands de type PzKfW-II et des chars italiens M13/40. Enfin la supériorité aérienne passe définitivement et massivement dans le camp allié. Le 30 août 1942, Rommel attaque de nouveau. C’est une attaque classique, pour lui, de débordement par le sud, le désert. Cependant, le terrain n’est pas aussi favorable qu'en Tripolitaine ou en Cyrénaïque.

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La seconde bataille d’El Alamein

La position d’El Alamein est comprise entre la Méditerranée, au nord et des dépressions et des terrains empêchant les manœuvres des véhicules  au sud, Enfin, les flancs sud des Alliés peut être ancré à des crêtes qui favorisent les défenses et ont été en partie fortifiées. Le général Montgomery, qui a remplacé Auchinleck depuis le début d’août dispose de 700 chars contre 229 allemands et 240 italiens et, surtout, a préparé son terrain. L’offensive s’arrête sur un sanglant échec pour Rommel qui, malade, est remplacé par le général Stumme, le 19 septembre. La phase des offensives allemandes est terminée, les deux adversaires s’enterrent à nouveau. Montgomery organise ses troupes, met en œuvre d’efficaces opérations de réception et surtout s’assure une supériorité de un à trois dans presque tous les domaines.

De leur côté, les Germano-Italiens installent de fortes positions, protégées par de larges champs de mines et de pièges, surnommés les jardins du diable. Les unités d’infanterie sont utilisées pour tenir le terrain tandis que les unités motorisées et blindées sont réservées afin de mener les contre-attaques. La guerre de mouvement prend fin et les adversaires entrent dans une logique de guerre de position et d’attrition où le poids du matériel et du ravitaillement va prendre le pas sur les seules capacités de manœuvre. L’attaque alliée débute le 23 octobre par un déluge d’artillerie. Rommel revient d’urgence car Stumme est décédé d’une crise cardiaque. Une véritable bataille d’usure s’engage; le 29 octobre au soir, il ne reste plus à la Panzer Armee Afrika que 90 chars à opposer à près de 800 chars alliés. Dans la nuit du 1er au 2 novembre 1942, Montgomery lance l’opération Supercharge. Les pertes britanniques sont très importantes mais les forces germano-italiennes sont exsangues. Rommel ordonne une première fois la retraite. Celle-ci est contremandée à la suite d’un ordre direct d’Hitler de tenir la position à tout prix.

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Le général Montgomery observant le mouvement de ses blindés, novembre 1942

Devant la situation et l’impossibilité de tenir plus longtemps, le repli vers la Libye est décidé le 4 novembre. Cependant, ce délais n’a fait qu’accroître les pertes de l’Axe et rend encore plus incertain, voire impossible, le désengagement des unités insuffisamment motorisées. Le 7 novembre, Rommel atteint le Sidi-Barrani, mais il n’a plus que 7 500 hommes et 11 chars. La retraite ne s’arrêtera réellement qu’en Tunisie. La bataille d’El Alamein qui devait parachever le triomphe du maréchal Rommel et lui permettre de marcher sur le Caire est perdue par les troupes de l’Axe. C’est à cette occasion que Winston Churchill déclare : Ce n’est pas la fin, ce n’est même pas le commencement de la fin. Mais c’est peut être la fin du commencement.

C’est au général Koenig qu’il imcombre de diriger les hommes de la 1e division légère française libre (1e DLFL) qui participe aux combats depuis la mi-septembre dans le cadre de la 8e armée du général Montgomery. Le but des Anglais est de percer les défenses ennemies en progressant le long de la route côtière. Montgomery prévoit une attaque de diversion vers le sud des positions germano-italiennes afin d’immobiliser une partie des forces ennemis retranchées à Himeimat, falaise transformée en citadelle dont l’abord est miné. À cette fin, deux bataillons de la Légion sont mobilisés le 23 octobre à 22 h. Le lieutenant-colonel Amilakvari lance à l’assaut, le premier bataillon, commandé par le commandant Pâris de la Bollardière, puis le second dirigé par Gabriel Bablon. Au fil d’une rude bataille, la compagnie de légionnaires menés par Pierre Messmer s’empare de la falaise. Inssuffisamment soutenus par l’artillerie, il ne peuvent maintenir leur position et doivent se replier, Manœuvre au cour de laquelle le lieutenant-colonel Amikvari trouvera la mort.



12/01/2014
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