LES CHRONIQUES DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE

ELISABETH EIDENBENZ LA MATERNITÉE SUISSE D’ELNE

L’infirmière de la Croix Rouge, Elisabeth Eidenbenz s’installe en 1939 dans les Pyrénées-Orientales pour venir en aide aux réfugiées espagnol démunies sur le point d’accoucher. Pendant l’Occupation, elle ouvrira sa maison aux femmes juives et tsiganes.

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Devant le château d’En Bardou

En 1936, Elisabeth Eidenbenz institutrice à Zurich en Suisse, devient infirmière de la Croix Rouge. À 24 ans, en pleine guerre civile espagnol, elle part à Barcelogne et à Valence ou elle se met à la disposition de l’association suisse d’aide aux enfants. La défaite du camp républicain entraîne un exode massif de populations espagnoles vers la France, la (Retirada). Elisabeth suit les réfugiés enfin de leur venir en aide. En mars 1939, elle parvient à s’installer provisoirement dans une maison désaffectée de Brouilla dans les Pyrénée-Orientale et décide d’y accueillir des femmes démunies sur le point d’accoucher. Elle n’hésite pas alors à s’improviser sage-femme, certaine qu’avec elle, les femmes seront mieux soignées que dans les camps. Mais le répit est de courte  durée car le propriétaire des lieux la somme de partir. Par chance, elle découvre à quelques kilomètres de là un château d’En Bardou à Elne, délabré mais providentiel. L’espoir renaît immédiatement. Elle sollicite sans attendre l’aide matérielle d’associations suisse, puis françaises et américaines, et transforme les lieux en maternité.

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Sur le perron de la maternité

C’est ainsi que dès 1939 à 1944, vont naître dans des conditions décentes 600 enfants victimes de l’exil, malgré l’horreur de la Seconde Guerre mondiale qui fait rage, à l’écart des camps d’Argelès, Rivesaltes, Saint-Cypien et Gurs dans lesquels les mères étaient parquées. Cinq années durant, le château d’En Bardou devient un lieu d’accueil et de réconfort pour ces êtres promis à la faim, au dénuement et à l’exclusion. Tous étaient enfants, réfugiés, espagnols, juifs ou tsiganes. Mais pour Elisabeth Eidenbenz, ces bébés et leurs mères appartenaient à une même communauté humaine. Dans cette maison, la différence et les barbelés de l’exclusion n’avaient pas droit de cité. Malheureusement au printemps 1944, les Allemands donnent trois jours à Elisabeth Eidenbenz et à son équipe pour quitter les lieux. Délaissé pendant plus de cinquante ans, en ruines, le château d’En Bardou est remis en état à partir de 1997 grâce à son nouveau propriétaire.

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Photo d’Elisabeth Eidenbenz

L’association Helen’Arts a été créée, réunissant le propriétaire des lieux et des personnes qui y sont nées pendant la guerre. Elle a accomplie un travail de recherche pour reconstituer l’histoire de la maternité, mettre à jour des archives, photographies, objets, témoignages, écrits, et retrouver la trace d’hommes et de femmes qui y ont vu le jour.

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Bébés sur la terrasse

En mars 2002, l’association et la mairie d’Elne organise diverses manifestations en l’honneur d’Elisabeth Eidenbenz et du (Secours Suisse) en présence des présidents du Conseil régional et du Conseil général, du directeur de la Croix Rouge Suisse ainsi que de nombreuses personnalités. À cette occasion Elisabeth Eidenbenz est décorée de la médaille des (Justes parmi les Nations.



06/12/2013
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