LES CHRONIQUES DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE

OLGA BANCIC FIGURE DE LA RÉSISTANCE

Seul femme parmi les ving-trois condamnés à mort du groupe du groupe manouchian, engagée dans les FTP-Moi, Olga Bancic fut une des premières à entrer dans la lutte armée. Arrêtée avec Marcel Rayman en novembre 1943, elle sera déportée en Allemagne pour y être exécutée, le 10 mai 1944.

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Olga Bancic

C’est au cours de sont transfer à la prison de Stuttgart, où ell sera décapitée le 10 mai 1944, qu’Olga Bancic jette par une fenêtre une dernière lettre pour sa fille, accompagnée d’une note dans une enveloppe adressée à la Croix-Rouge. Golda (dite Olga) Bancic est née le 10 mai 1912 dans une famille juive de Bessarabie, province russe annexée en 1918 par la Roumanie. Elle travaille dans une usine de matelas et participe dès 1924 à sa première manifestation. Arrêtée par la police roumaine, elle est sévèrement battue car elle est communiste et juive.

Elle poursuit néanmoins la lutte syndicale malgré les dangers encourus. Militante au sein des Jeunesses communistes de Roumanie, elle participe notamment à la création d’un front populaire contre le fascisme. Plusieurs fois arrêtée, condamnée et emprisonnée, elle est traquée et doit s’exiler en France, en 1938, où elle s’engage en faveur des Républicains espagnols.

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Olga Bancic avec sa fille Dolorès née en 1939

Mariée à Alexandre Jar et mère d’une petite fillette Dolorès, née en 1939 et elle décide de mettre celle-ci en sécurité dans une famille française afin de s’engager dans la lutte armée, elle rejoint les Francs-Tireurs et Partisans de la main-d’œuvre immigrée (FTP-MOI) en 1942 et participe sous le pseudonyme de (Pierrette) à des attentats. Elle est notamment chargée du transport des armes et de la fabrication d’engins explosifs.

Arsène Tchakanrian, un de ses anciens compagnons de lutte écrit : Les femmes Anna Ritchter, Olga Bancic, devaient à l’heure dite, apporter des grenades et des revolvers (nous en avions très peu). Puis il fallait les récupérer après l’action. Ce qui les exposaient terriblement, parce qu’après le boulversement d’un attentat, le quartier était tout de suite encerclé par la sécurité allemande. Les maisons fouillées et quelquefois les rames de métros arrêtées. Les hommes qui avaient tiré s’enfuyaient immédiatement à vélo, mais Olga qui avait entenu que les combattants aient fini leur travail, ne bougeait pas et elles récupéraient les armes près du métro.

Olga participa à une centaine d’attaques contre l’armée allemande, c’est-à-dire près de la moitié des combats menés par le groupe Manouchian. Nous ne savions rien d’elle, pour des raisons de sécurité. Pour elle semblait-il, seul l’idéal comptait. Le vendredi soir, elle était toujours anxieuse. J’avais compris qu’elle avait un enfant quelque part, qu’elle allait voire le samedi.

Arrêtée le 16 novembre 1943, Olga Bancic est atrocement torturée. Seule femme parmi les vingt-trois résistants condamnés à mort le 19 février 1944, elle est envoyée en Allemagne pour y être exécutée le jour de son trente-deuxième anniversaire, La mémoire de cette figure de la résistance féminine étrangère a été honorée à plusieurs reprises, notamment en 1995, avec l’apposition d’une plaque en son nom sur un des murs du carré des fusilliés au cimetière D’Ivry, à la demande de l’Union des résistants et déportés Juifs de France.

En 1999, le Conseil supérieur de la mémoire a également souhaité qu’elle figure auprès de quatre autres résistants, Jean Moulin, Jean Éboué, Pierre Brossolette, et l’amiral Le Trolley de Prévaux au cours d’une cérémonie ortganisée à l’École militaire à Paris.

Voici la lettre quelle expédia à la Croix-Rouge :

Cher madame

Je vous prie de bien vouloir remettre cette lettre à ma fille Dolorès après la guerre. C’est là le dernier désir d’une mère qui va vivre encore 12 heures. Merci.

Ma chère petite fille, mon cher petit amour, ta mère écrit la dernière lettre, ma chère petite, demain à 6 heures, le 10 mai, je ne serais plus. Mon amour, ne pleure pas, ta mère ne pleure pas non plus. Je meurs avec la conscience tranquille et avec toute la conviction que demain tu auras une vie et un avenir plus heureux que ta mère, Tu n’auras plus à souffrir. Soit fière de ta mère, mon petit amour. J’ai toujours ton image devant moi, je vais croire que tu verras ton père, J’ai l’espérence que lui aura un autre sort. Dit-lui que j'ai toujours pensé à lui comme à toi. je vous aiment de tout mon coeur. Tous les deux vous m'ête cher. Ma cher enfant, ton père est, pour toi, une mère aussi. Il t'aime beaucoup. Tu ne sentiras pas le manque de ta mère. Mon cher enfant, je fini ma lettre avec l'espérence que tu sera heureuse pour toute la vie avec ton père, avec tout le monde. Je vous embrasse de tout mon coeur, beaucoup, beaucoup. Adieu mon amour.

Ta mère.

 



31/01/2014
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