LES CHRONIQUES DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE

LA FRANCE LIBRE, UNE FRANCE AU COMBAT

Quelques mois après l’arrivée du général De Gaulle à Londres en juin 1940, la France libre a une administration, des institutions, des forces qui s’organisent et qui bientôt, combattent sur tous les théâtres d’opération. Elle devient en 1942, la France combattante par la volonté de son chef, qui va s’attacher à assurer la place de son pays sur la scène politique de l’après-guerre.

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Insigne des FNFL

Le 5 juin 18940, le général De Gaulle est nommé sous-secrétaire d’État à la défense nationale par le président du Conseil Paul Reynaud. Sa mission est de coordonner l’action avec l’Angleterre. Le 16 juin au soir, Reynaud démissionne; il est remplacé par Pétain. Le 17 juin, De Gaulle part pour Londres où il prend connaissance du discourt du maréchal appelant à cesser le combat. Cette demande d’armistice consacre à ses yeux, le déhonneur de la France innaceptable. Le lendemain sur les ondes de la BBC, il s’adresse aux Français pour les appeler à poursuivre le combat. Ce sera pour l’histoire l’appel du 18 juin. Dès le 28 juin, Winston Churchill reconnaît De Gaulle comme le chef de tout les Français libres où qu'ils se trouvent qui se rallient à lui pour la défense de la cause alliée. Le soir même, le général annonce ses premières décisions à la BBC : Tous les Français se trouvant en territoire britannique seront désormais placés sous son autorité; une force composée de volontaires sera formée; tous les officiers, soldats, marins, aviateurs contraints de livrer leurs armes et leurs matériels à l’ennemi devront rejoindre la résistance française la plus proche ou gagner l’Angleterre.

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De Gaulle passe en revue les commandos des forces navales libres à Londres

Refusant la défaite, des hommes, des femmes, rejoignent l’Angleterre : Ils deviendront les Français libres Ils se recrutent d’abord au sein des unités venues de Norvège ou de Dunkeque qui sont cantonnées sur les côtes britanniques. Arrivent aussi des volontaires depuis la métropole et les colonies. Dans l’histoire de la France libre, il y eut autant d’aventures que d’hommes. L’un traversa la Manche à la godille avec son frère; un autre embarqua à Paimpol avec 41 élèves de l’École de la marine marchande; 129 pêcheurs de l’île de Sein débarquèrent sur la côte anglaise; Le lieutenant Pinot transporta en Grande-Bretagne 150 élèves pilotes. Militaires ou civils tous étaient mus par la volonté de poursuive le combat. De Gaulle veut rapidement codifier les relations entre la Grande-Bretagne et la France libre. Il charge René Cassin de préparer un accord, qui signé le 7 août 1940 fait de De Gaulle  un Allié à part entière et donne un statut à la force française.

Il songe aussi immédiatement à obtenir le ralliement des territoires français outre-mer. La France libre doit aussi avoir une assise territoriale qui lui donne une légitimité, et ces territoires serviront de base dans la poursuite de la guerre. En juillet, les Nouvelles-Hébrides, condominium franco-britannique se rallient à la France libre. De Gaulle convainc les Anglais que le ralliement de l’Afrique équoitorial française (AEF) serait une garantie pour la sécurité de leurs propres possessions. Des équipes partent pour négocier les ralliements. En août, le tchad se rallie, puis viendront le Cameroun, le Congo français, l’Oubangui-Chari, Tahiti. Suivront en septembre les établissements français d’Océanie, les comptoirs des Indes, la Nouvelle-Calédonie.

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Le général Goening avec ses officiers supérieurs à Bir-Hakeim

Le Gabon reste fidèle à Vichy, est conquis par les forces françaises libres (FFL) en novembre. En décembre 1941, les habitants de Saint-Pierre et-Miquelon plébiscitent à leur tour le ralliement après que des navires de guerre français conduits par l’amiral Muselier ont pris possession de ces îles. De Gaulle se trouve à la tête de territoires à administrer. Il annonce à Brazzaville, le27 octobre 1940, la création du Conseil de défense de l’Empire, premier organe de gouvernement de la France libre. Il finalise dès lors son organisation militaire et administrative et nomme les nouveaux gouverneurs des territoires ralliés. Dès fin 1940, De Gaulle décide de renforcer sa présence international en ouvrant des délégstions, sorte d’ambassades officieuses qui collecte des fonds et servent de bureaux de recrutement pour les FFL. Le 16 novembre, une Déclaration organique affirme l’illégalité et l’inconstitionnalité du gouvernement de Vichy. Le même jour, l’ordonnance no 7 crée l’Ordre de la Libération. A partir de janvier 1941, un journal officiel de la France libre est publié. Une réforme monétaire des territoires alliés est effectuée avec la mise en place d’une Caisse centrale de coopération économique. Le pas décisif est franchi avec l’ordonnance du 24 septembre 1941, véritable constitution de la France libre.

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Revue des troupes par de Gaulle.

Dès juin 1940, le service français de la BBC diffuse chaque soir l’émission Les Français parle aux Français; radio Londres devient une véritable arme de guerre. Les murs de Londres commencent à se couvrir d’une affiche frappée de la croix de Lorraine, emblème de ceux qui dise non. Recréan la France administrative et politique à Londres. De Gaulle veut qu’elle soit au combat aux côtés des Alliés. Dès la fin juin 1940, des unités son constituées. Ce sont des jeunes qu’il va falloir encadrer, former, armer. Dès juillet 1940, le 1er Bataillon d’infanterie de marine (1er BIM) basé à Chypre se rallie et rejoint au Liban une compagnie du régiment d’infanterie coloniale. Ces éléments se battent avec la 8e armée britannique sur la frontière égypto-libyenne; Sidi Barrani est pris aux italiens le 9 décembre. Le 1er BIM s’illustrera, en autres, à Tobrouk en janvier 1941.

Le 21 octobre 1940 à Brazzaville, De Gaulle décide la création d’une Brigade française d’Orient (BFO). Celle-ci rejoint le Soudan en février 1941 où se trouve déjà le Bataillon de marche n0 2 (BM3). Le 20 février, ce dernier parti en Érythrée, sempare du fort de Kub-Kub. La BFO prend aussi une part essentielle à la prise du port de Masssouah. Après d’autres combats, la victoire dans cette région, en avril 1941, annonce la fin de l’empire italien en Éthiopie. La BFO est dissoute en mai 1941 et ses unités sont envoyées en Palestine. De Gaulle demande que toutes les forces disponibles au Moyen-Orient soient rassemblées en une division légère : La 1ère Division légère française libre (1ère DLFL) est mise sur pied; elle est engagée dans la campagne de Syrie juin, juillet 1941 puis dissoute le 20 août 1941, ses unités étant dissiminées en Syrie et au Liban. Le 1er octobre 1941, deux brigades voient le jour sous l’autorité du général Larminat.

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France Libre : Les volontaires de 1940

Elles vont se battre en Libye, à Bir Hakeim puis à El-Alamein. Elles sont réunies le 1er février 1943 pour former la 1ère Division française libre (1ère DFL). Celle-ci prendra part à la fin de la campagne de Tunisie, puis à celle de l’Italie et au débarquement de Provence avant de combattre en Alsace et dans les Alpes. Installé au nord du Tchad, Leclerc lance en janvier 1941 la vaste opération destinée à prendre l’oasis de Koufra tenue par les italiens, au sud-est de la Libye; il remporte la victoire le 1er mars et le 2 fait devant ses hommes le célèbre serment de Koufra, s’engageant à combattre jusqu’à ce le drapeau tricolore flotte à nouveau sur Paris et Strasbourg. La colonne Leclerc conquiert ensuite le Fezzan en février 1942-janvier 1943, puis fait la campagne de Tunisie en février 1942-janvier 1943, puis  la campagne de la Tunisie en février-juin 1943; elle devient le 30 mai la 2e DFL, puis le 24 août, la 2e Division blindée (2e DB). Regroupée au Maroc jusqu’en avril 1944, elle rejoint l’Angleterre et débarque en Normandie. Le 1er août ce sera la libération de Paris une épopée vers les Vosges et l’Alsace, Strasbourg, Colmar avec la 1ère Armée du général de Lattre, Royan, avant de partir pour l’Allemagne vers Berchtesgaden, le nid d’aigle de Hitler, qu’elle occupe à la veille de la capitulation de l’Allemagne.

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Fort-Lamy en décembre 1940, Leclerc prend le commandement des troupes du Tchad

La France libre organise sa marine. Arrivé è Londres le 30 juin 1940, l’amiral Muselier est nommé le 1er juillet à la tête des forces navales françaises libres (FNFL). La tâche est difficile, en effet, seul une minorité de marins sont convaincue de la nécessité de poursuivre le combat. De plus ils craignent de voire la flotte française tomber entre les mains des Allemands. Les Britanniques saisissent les navires stationnés dans leurs ports. Désarment l’escadre qui se trouve à Alexandrie et détruisent la flotte à Mers-el-Khébir, ce qui ne facilite pas les ralliments. Pourtant une petite marine de guerre et de commerce digne de ce nom va naître autour de quelques officiers et officiers mariniers de carrière et de réserve et d’une masse de jeunes volontaires.

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Visite de l’amiral Auboyneau, commandant les FNFL, au commandant Kieffer et à ses hommes au camp d’entraînement d’Archnacarry en Écosse le 20 mai 1942.

Les FNFL seront présents sur tous les océans, sur tous les théâtres d’opérations. Ils sont dans la Bataille de l’Atlantique pour protéger les lignes de ravitaillement; ils effectuent partout des missions de patrouille, de mouillage de mines, de débarquement. À l’aube du 6 juin 1944, le commando Kieffer, qui fait partie d’une unité de commando britannique, débarque près d’Ouistreham. Ce sont les premiers Français libres à fouler le sol de France en unité constituée. Quant à la marine marchande libre, navigeant sur tous les océans elle eut un rôle important.

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André Devawrin (Passy)

La France libre se dote aussi, en juillet 1940 de services spéciaux crées et dirigés par André Devawrin. Celui qui, quelques jours plus tard, prend  le pseudonyme de Passy organise le service de renseignement des FFL, qui deviendra en juillet 1942 le Bureau central de renseignement et d’action (BCRA). Dès 1940, le service envoie en France des agents. L’objectif est que ses agents mobiles collectent des informations recueillies par des agents fixes recrutés sur place et organisés en réseaux; Passy pense aussi à la constitution de groupes d’action. Tout au long de la guerre, le renseignement constitue l’une des contributions majeures de la France libre au combat des Alliés.

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Jacques Remlinger et Pierre Clostermann le lendemain de leur victoire aux Orcades le 21 février 1944.

En 1941, les liens entre Londres et la Résistance intérieure sont encore des plus fragiles. L’arrivée à Londres de Jean Moulin en septembre 1941 va changer les choses. Il sera l’émissaire de De Gaulle en France pour unir les mouvements de résistance derrière la France libre. Le 12 juillet 1942, ce dernier annonce que la France libre s’appellera désormais (la France combattante) pour symboliser l’union des résistances extérieure et intérieure. 



06/12/2013
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