LES CHRONIQUES DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE

HONORÉ D'ÉTIENNE D'ORVES

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Henri Louis Honoré d’Estienne d’Orves (5 juin 1901 à Verrières-le-Buisson - 29 août 1941 à Suresnes) est un officier de marine français, héros de la Seconde Guerre mondiale, martyr de la Résistance, mort pour la France. Le réseau de renseignement de la France libre, qu'il a organisé avec Jan Doornik, Maurice Barlier et d'autres s'appelait Nemrod. Honoré d’Estienne-d’Orves naît à Verrières-le-Buisson, fief de sa famille maternelle, les Vilmorin (il était le cousin germain de Louise de Vilmorin). Sa famille paternelle (son père porte le titre de noblesse de comte), de vieille souche provençale est royaliste légitimiste ; il descend du général vendéen Charles d'Autichamp, et à la maison le drapeau blanc est, comme chez les Hauteclocque d’ailleurs, de rigueur.

Il entre, en 1910, au lycée Saint-Louis-de-Gonzague, puis rejoint Louis-le-Grand en 1919 pour préparer le concours d'entrée à l'École polytechnique, où il entre en 1921. Parallèlement, il participe au groupement confessionnel catholique des Équipes sociales de Robert Garric. Lycéen proche de l'Action française, il abandonne la politique en entrant à Polytechnique[6]. Sorti de l'École polytechnique en 1923, Honoré d'Estienne d'Orves s'engage dans la marine, élève officier à l'École navale. Il participe à la campagne d'application à bord du croiseur école Jeanne d'Arc.

En 1929, il épouse Éliane de Lorgeril avec qui il aura cinq enfants. Lieutenant de vaisseau à partir de 1930, il est affecté en décembre 1939 à bord du croiseur lourd Duquesne, en tant qu'officier d'ordonnance de l'amiral Godfroy, commandant la Force X. Cette escadre se trouvant internée à Alexandrie au moment de l'armistice de juin 1940, d'Estienne d'Orves ne se satisfait pas de l'inaction à laquelle il est contraint.

Arrestation

À son retour à Nantes, il est trahi par le quartier-maître radiotélégraphiste Marty qui est en réalité un agent du contre-espionnage allemand du nom de Gaessler. Il est arrêté le 22 janvier 1941, ainsi que les époux Clément, chez qui il se trouvait, et, par la suite, les vingt-trois autres membres du réseau. Les accusés sont transférés à Berlin puis à Paris où, le 23 mai, la cour martiale allemande condamne à mort d'Estienne d'Orves ainsi que huit de ses camarades qui sont transférés à Fresnes. Cependant les condamnés ne sont pas immédiatement exécutés. Ce sursis peut s'expliquer par la volonté du général von Stülpnagel, commandant des forces d'occupation en France, de garder des otages pour une occasion spectaculaire[7]. Il est aussi possible qu'il ait été tenu compte de la forte émotion provoquée par la condamnation d'un officier de marine, au point de susciter l'intervention du gouvernement de Vichy auprès des autorités allemandes. L'amiral Darlan, vice-président du Conseil, intervient, le 25 mai 1941, dans le cadre de ses tractations avec les Allemands concernant les Protocoles de Paris, pour demander la grâce de d'Estienne d'Orves à l'amiral Canaris, en proposant en échange la fourniture de renseignements provenant du centre d'écoutes secret des Oudaïas (Rabat), afin que les Allemands soient informés sur les mouvements de la Marine britannique et le 27 mai des militaires français, proches de la Résistance, sont arrêtés, dont André Beaufre, semble-t-il (selon Loustaunau-Lacau) sur instructions de Darlan.

Exécution

Le 22 juin 1941, c'est l'entrée en guerre de l'URSS et le 21 août 1941, le résistant communiste Pierre Georges, le futur colonel Fabien, abat l'aspirant d'intendance de la Kriegsmarine Moser au métro Barbès. Le lendemain, les Allemands promulguent une ordonnance transformant les prisonniers Français en otages et le général von Stülpnagel profite de l'occasion pour faire un exemple. En représailles, cent otages seront exécutés dont d’Estienne d’Orves le 29 août 1941 au Mont-Valérien, en compagnie de Maurice Barlier, sous-lieutenant FFL et de Jan Doornik, officier hollandais. D’Estienne d’Orves a laissé un journal où il exalte sa foi patriotique et sa ferveur religieuse, ainsi que des lettres émouvantes à sa famille.

Décorations

Chevalier de la Légion d'honneur

Compagnon de la Libération - décret du 30 octobre 1944, à titre posthume

Officier du Ouissam alaouite du Royaume du Maroc

Officier de l'ordre  Pour la couronnede Roumanie

Officier du Mérite militaire bulgare

Chevalier de l'Épi d'Or de Chine



25/01/2014
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