LES CHRONIQUES DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE

AUDETTE SANSOM

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Odette Sansom (1912 - 1995) fut un agent franco-britannique du Special Operations Executive, pendant la Seconde Guerre mondiale. Sous le nom de guerre  Lise, elle fut courrier du réseau SPINDLE dirigé par Peter Churchill actif dans le midi de la France. Arrêtée par les Allemands et déportée à Ravensbrück, elle survécut.

Entrée en Résistance 1942.

Printemps. Quand le War Office demande aux Londoniens d’origine française de fournir des photographies de leurs villes, Odette envoie ses photos de famille qui contiennent de nombreux renseignements utiles sur la côte de la Manche. Dans la lettre qui accompagne les photos, elle explique qu'elle a vécu près de quatre ans à Boulogne et qu'elle connaît très bien cette partie de la côte française. Cela attire l'attention du War Office. Elle est reçue par le major Guthrie, à qui elle explique qu'elle recherche un emploi à temps partiel !

Juillet. Puis, sur une invitation reçue fin juin, elle à un entretien le 10 avec Selwyn Jepson à l'hôtel Victoria, chambre 238, Whitehall. Il lui propose de travailler pour la section F, en étant recrutée par le FANY. Elle trouve dans l'Essex un pensionnat religieux qui pourra prendre en charge ses filles. Et une semaine après l'entrevue, elle téléphone à Jepson pour lui communiquer son acceptation. Il lui demande de se rendre à Orchard Court pour y rencontrer Maurice Buckmaster, ce qu'elle fait. Elle y apprend en quoi consistera sa mission.

Août. Elle suit l'entraînement.

Mission en France

Définition de la mission : il lui est demandé d'organiser un réseau dans la région d'Auxerre. Son nom de guerre est Lise.

Octobre. Elle est expédiée par un transport de troupes par bateau, de Gourock à Gibraltar.

Novembre. Partie de Gibraltar, la felouque Seadog la dépose début novembre à Port-Miou, près de Cassis (Bouches-du-Rhône). Elle établit le contact avec le chef de réseau SPINDLE, Peter Churchill, qui obtient du SOE que sa mission soit changée et qu'elle lui soit affectée en tant que courrier.

1943.

À l'occasion d'un retour de Peter Churchill en Angleterre, elle reste seule en France. Elle rencontre Hugo Bleicher, qui se présente comme un agent de l'Abwehr (ce qu'il est) et qui prétend souhaiter se rendre en Angleterre pour y servir les Alliés.

Aux mains de l'ennemi

Avril. Le 16, le réseau ayant été trahi par un agent double, Odette et Peter Churchill sont arrêtés à Saint-Jorioz, près du lac d'Annecy et emprisonnés. Elle est torturée par la Gestapo à la prison de Fresnes, près de Paris. Elle prétend alors qu'elle est la femme de Peter Churchill et que celui-ci est le neveu du premier ministre (ce qui n'est pas le cas). Avec ce mensonge, elle espère ainsi pour eux un traitement moins rigoureux. Cela se révèle judicieux, car les Allemands les laissent en vie, probablement avec l'idée de les utiliser un jour comme monnaie d'échange politique avec le Royaume-Uni.

1944.

Odette est condamnée à mort par un tribunal réuni avenue Foch, sans avocat et sans défense.

Mai. Le matin du 12, Odette Sansom, en même temps que six (ou sept) autres agents féminins du SOE, Andrée Borrel, Yolande Beekman, Vera Leigh, Éliane Plewman, Diana Rowden, Madeleine Damerment (et Sonia Olschanesky ?), est extraite de la prison de Fresnes. Elles ne se connaissent pas les unes les autres, n'ayant jamais eu à se côtoyer, ni à l'entraînement, ni sur le terrain, ni en prison. Elles sont envoyées au quartier général du SD, avenue Foch, où elles sont enfermées quelques heures, puis emmenées en camion, attachées deux par deux, à la gare de l'Est, mises dans le train et déportées en Allemagne. Le 13, le trajet s'arrête à Karlsruhe. Des sept (ou huit ?) femmes, seule Odette Sansom reviendra et pourra faire le récit de ce voyage.

Juillet. Elle est transférée au camp de concentration de Ravensbrück, où elle arrive le 18.

1945.

Le 28 avril (jour de son 33e anniversaire), le commandant du camp, le Sturmbannführer Fritz Sühren, la fait sortir du camp dans un fourgon cellulaire qui l'emmène au camp de Neustadt. Le 1er mai, nouveau transfert dans un autre camp. Le 3 mai, Sühren l'emmène en voiture, la remet aux Américains (en la leur présentant comme parente de Winston Churchill) et se rend.

1995.

Elle meurt le 13 mars à Walton-on-Thames.

Reconnaissance

Royaume-Uni : MBE, 1945 ; George Cross, 16 août 1946 (elle est la première de 3 femmes à la recevoir).

France : Chevalier de la Légion d'honneur.

 

 



26/01/2014
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